Dans le cadre du challenge
Un an en Ecosse, où j'avais un peu pris de retard, j'ai plus ou moins enchaîné deux écrivains écossais ! Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce challenge a le mérite de me sortir de ma zone de confort et de me faire lire des bouquins que je n'aurais pas forcément choisis sinon. J'adore ça !
L'auteur du mois est donc John Burnside. Je dois avouer que je n'en avais jamais entendu parler avant, découverte totale et sans aucun préjugé !
L'histoire
Dans un paysage dominé par une usine chimique abandonnée, au milieu de bois empoisonnés, l'Intraville, aux immeubles hantés de bandes d'enfants sauvages, aux adultes malades ou lâches, est devenue un modèle d'enfer contemporain. Année après année, dans l'indifférence générale, des écoliers disparaissent près de la vieille usine. Ils sont considérés par la police et la mystérieuse entreprise Terre d'origine, qui contrôle tout dans cette ville, comme des fugueurs.
Leonard et ses amis vivent là dans un état de terreur latente et de fascination pour la violence. Pourtant Leonard déclare que, si on veut rester en vie, ce qui est difficile dans l'Intraville, il faut aimer quelque chose. Il est plein d'espoir et de passion, il aime les livres et les filles.
Mon avis
Pour une découverte, c'était une découverte !!! Je ne m'attendais à rien, mais ce livre m'a totalement déroutée ! Ce qui est, selon moi, sa plus grande qualité, car j'avoue que j'éprouve très rarement cette sensation à la lecture d'un bouquin. C'est génial !
Pourquoi j'ai aimé ce livre ? Je ne saurais pas trop le dire. Est-ce que je l'ai aimé ? Il m'a fallu y réfléchir un moment, je n'en étais même pas sûre au début, jusqu'à ce que je comprenne que justement, c'est ça qui fait la force du livre : ce n'est pas le genre de livre qu'on referme aussi sec pour enchaîner sur un autre, j'ai vraiment eu besoin de réfléchir dessus pendant un moment !
Le mot qui pourrait résumer ma lecture, je l'ai trouvé en discutant avec
Rachel à propos d'un autre livre :
Envoûtement. Je ne sais pas trop ce qui m'a attirée dans ce livre, fascinée, même, mais j'avais vraiment du mal à le lâcher. Il est relativement court, mais très intense !
Les premières pages m'ont très surprise, avec les termes d'Intraville et Extraville, et avec le mystérieux Glister, j'avais l'impression d'être perdue entre les pages d'un bouquin d'Aldous Huxley. Une dystopie ? En fait non, pas vraiment (quoique, peut-être un peu quand même ?), passé le premier chapitre, on est plutôt mangés à la sauce Stephen King ! Mélange surprenant et réussi.
Il y a eu un "débat Facebook" pour savoir si c'était ou non le moins noir des romans de cet auteur... J'avoue que si on peut faire plus noir, ça doit être quelque chose ! En tout cas, le contraste entre le titre du livre (qui s'explique à la fin, quand même !) et la noirceur de l'univers, est saisissant !
L'écriture est donc très sombre, l'intrigue, bourrée de références ciné et lecture, est étrange, et je ne parle pas du dénouement qui frise avec la science-fiction (peut-être un peu too much pour moi, ou pas assez expliqué, je trouve que ça clash trop avec le reste de l'histoire !). Au final, l'histoire importe peu et part dans tous les sens, avec de grandes réflexions du personnage principal, notamment une sur la lecture que j'ai beaucoup aimée. Les personnages sont tous plus ou moins à l'image de leur ville, sordide, comme si toute cette noirceur avait déteint sur eux. Ce qu'on retiendra, ici, c'est vraiment l'univers sombre, oppressant, auquel on ne peut pas échapper, puisqu'on est malgré tout fascinés et happés par le bouquin. Une expérience que j'ai trouvée à part !
A lire, si vous aimez chambouler vos certitudes !