mardi 7 juillet 2015

Le Mois anglais est mort, vive l'Année anglaise...

Non, pas de panique, le Mois anglais revient l'an prochain, mais pour cette année, c'est fini (ou presque). J'en profite pour faire un bilan du mois, vu la masse de boulot que j'avais, je trouve que je m'en suis bien sortie. La bonne nouvelle, c'est que devant l'engouement, les organisatrices nous ont proposé une Année anglaise pour faire durer le plaisir !

Pendant ce mois anglais, j'ai lu cinq livres. (La "faute" au pavé de la Masse critique, que j'ai lu avec grand plaisir, mais qui ne rentre pas du tout dans le thème.)

J'ai adoré...
C'était très sympa...
J'ai groumphé à n'en plus finir...
Et bien sûr, pour les gourmands...
Trifle de fraises aux spéculoos, mascarpone et crème anglaise

Scones aux raisins secs
Le mois anglais est donc terminé, mais je participerai ponctuellement à A year in England, en fonction de mes autres lectures. N'hésitez pas à nous rejoindre sur le groupe Facebook.

Les enfants cachés du Général Pinochet, Précis de coups d'Etats modernes et autres tentatives de déstabilisation - Maurice Lemoine

Sur le fil, je publie ma chronique du livre que j'avais gagné lors de la dernière Masse Critique Babelio... J'en profite donc pour remercier Babelio et les Editions Don Quichotte de m'avoir permis de découvrir ce livre (et cet auteur).


L'histoire
Depuis la fin 1998, en Amérique latine, une vague de chefs d'Etat de gauche ou de centre gauche occupe le pouvoir. Hasard ? Des coups d'Etat, pronunciamientos et autres tentatives de déstabilisation ont affecté le Venezuela, Haïti, la Bolivie, le Honduras, l'Equateur et le Paraguay. Mais, alors qu'en 1973 la «communauté internationale» exprimait sa solidarité avec le Chili de Salvador Allende, elle se montre aujourd'hui indifférente, quand elle n'appuie pas implicitement les putschistes et la politique interventionniste des Etats-Unis. C'est que, depuis les années 1970, les techniques ont évolué. Les conservateurs avant appris que, face à «l'opinion», les méthodes sanglantes se révèlent contre-productives, des recettes sophistiquées permettent à ces sinistres opérations de ne plus être qualifiées de... «coup d'Etat». De Kennedy et Nixon à Bush et Obama, d'Allende et Castro à Chavez ou Morales, l'auteur mêle le passé et le présent, le récit, les témoignages et l'analyse pour raconter cette mutation et ses protagonistes armées, CIA, diplomates, «sociétés civiles», Eglises, think tanks, médias... Ce document, qui se lit comme un roman, décrypte les enjeux et la fabrication de ces tentatives de déstabilisation.

Mon avis

Vous avez noté que je ne parlais pas de roman... Car ici, la réalité dépasse la fiction. Si ça avait été un roman, on aurait probablement accusé l'auteur de manquer de réalisme. Ce livre est donc plutôt un "petit précis d'histoire contemporaine", je pense que c'est ce qui le décrit le mieux, ou alors "Comment préparer un coup d'Etat réussi en dix leçons", ça marche aussi !

Pendant mes études, je m'étais déjà penchée sur l'Amérique latine, donc ça m'a beaucoup intéressée d'en apprendre plus, et surtout de pouvoir l'apprendre sans passer par le filtre des médias occidentaux classiques (qui en prennent pour leur grade) (mais ce ne sont pas les seuls !).

J'avoue que j'ai lu le livre de façon fragmentée, parce qu'il est très riche en informations et que j'avais peur du "gavage" : je l'ai beaucoup plus apprécié petit bout par petit bout, pays par pays. On voyage beaucoup dans ce roman, mais son plus gros atout, c'est son style : un style très souvent caustique, ironique, sans langue de bois... qu'est ce que j'ai ri pendant ma lecture !

J'ai aussi découvert ou redécouvert certaines périodes historiques que je ne connaissais pas (ou mal), car tout s'est passé avant ma naissance (exemple, les dictatures argentines), et le livre contient une autre version de la dictature de Chavez (oui, tiens, pourquoi c'est un grand méchant Chavez, déjà ?). Un livre qui pourrait vous faire perdre foi en la nature humaine, car plus l'homme au pouvoir est prometteur, plus ça barde pour son matricule.

Autre aspect intéressant du livre, l'auteur cherche à nuancer le concept de coup d'Etat. Tous ne se valent pas, de même que les intentions des commanditaires des coups d'Etats... Il y a beaucoup à tirer de ce pavé de 700 pages.

Une chronique un peu plus longue que d'habitude... pour un livre qui m'a beaucoup donné à réfléchir et que je conseille donc à qui s'intéresse de près ou de loin à la géopolitique de la région.

Un livre publié cette année

lundi 6 juillet 2015

Gaudy Night (Le coeur et la raison) - Dorothy L. Sayers

Voici ma dernière lecture du mois anglais, un peu en retard ! Un roman déjà programmé l'année précédente, que j'avais choisi après avoir vu la série A very British murder, où l'historienne parlait beaucoup de ce roman. C'est le douzième tome des aventures du détective Lord Peter Wimsey, qui a ici un rôle secondaire. Le roman date de 1935.


L'histoire
À l’occasion d’une invitation, Harriet Vane retourne à Oxford et revoit d’anciennes amies et professeurs du College Shrewsbury (Oxford) dont elle avait été l'étudiante. Peu après, Letitia Martin, la doyenne, lui apprend par courrier que des lettres anonymes et du vandalisme troublent la quiétude des lieux et menacent depuis quelque temps la réputation de l’établissement.
Harriet accepte de lui venir en aide et passe plusieurs mois dans les murs du College, prétextant des recherches sur l’écrivain Sheridan Le Fanu. Elle s'occupe dans les faits de mener son enquête et de dresser une liste de suspects. L'isolement et la réflexion stimulent également les questionnements de la jeune femme à l’égard de ses propres aspirations et la conduisent à réévaluer sa relation avec Lord Peter Wimsey.
Ce dernier débarque un jour à Oxford pour lui prêter main-forte : les menaces s’intensifient depuis quelques jours et la petite communauté du College est très anxieuse. Personne n’arrive en effet à identifier le responsable de ces actions violentes ni les raisons qui le poussent à agir ainsi.
Mon avis

Une super lecture que je recommande absolument !!! L'enquête passe au second plan, en fait, on ne se prend vraiment au jeu que pendant les 100 dernières pages, mais ici, c'est le fond qui importe, et si j'ai bien compris, c'est pour ça que ce livre reste toujours aussi connu de nos jours. L'autrice aborde pas mal de sujets qui à l'époque faisaient beaucoup débat, et qui finalement, restent très actuels... J'ai aimé sa méthode : elle fait débattre les différents membres de l'équipe pédagogique qui ont toutes des postures assez différentes et tranchées (certaines femmes sont naïves, d'autres, beaucoup plus affirmées, cruelles, rigides...), ce qui lui permet d'exposer les différentes opinions de chaque sujet, pour moi, le gros atout du roman.

Parmi les sujets abordés :
  • la peine de mort ou l'utilisation des condamnés dans un but scientifique (on parle déjà des expériences nazies)
  • la place et l'éducation des femmes, leur droit à travailler, à avoir une carrière, une femme peut-elle se marier, avoir des enfants ET travailler ?
  • les stéréotypes de la féminité, "qu'est-ce qui fait qu'une femme est féminine" (et une femme a-t-elle "le droit" de ne pas être féminine). Les femmes devraient toujours penser d'abord aux enfants, aux épouses, devraient vouloir être mères plus que tout...
  • Certaines distinguent les femmes "ordinaires", les mères, et les chercheuses.
Ce roman, indéniablement féministe, était très intéressant ! Le mouvement féministe n'en est qu'à ses débuts, les mentalités n'ont pas encore changé et au bout du compte, Peter Wimsey, qui cherche une femme qu'il puisse traiter comme son égal, est bien plus féministe que beaucoup de femmes (quand on lui demande ce qu'il pense de l'éducation des femmes, il répond qu'en tant qu'homme, il n'a pas à avoir d'avis sur la question)... Certaines femmes sont fières de ne pas être éduquées et méprisent même le principe de l'éducation des femmes et le fait que certaines étudient au détriment de leur statut de mère (les femmes qui composent l'équipe pédagogique sont toutes célibataires). Quand on pense au mouvement "je ne suis pas féministe (et fière de l'être), on se dit que finalement, en 80 ans, on n'a pas encore fait tout le chemin...

En bref, à lire !! Une histoire de femmes, sur les femmes, par une femme, c'est assez rare pour être noté !

Pour la petite histoire, ça m'a aussi amusé de voir que la détective faisait aussi des recherches sur un auteur et un livre que je suis en train de lire en parallèle pour Un an en Irlande...

Challenge Thriller et polars
Juillet
Le mois anglais

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