vendredi 22 décembre 2017

Le trône de fer, Intégrale 4 - Le chaos #10, Les sables de Dorne #11, Un festin pour les corbeaux #12

J'ai revu à la baisse mon "envie" d'enchainer tous les livres du trône de fer, et décidé de n'en lire qu'un tome par an pour cause de lambinage intempestif de l'auteur... Cette année donc, le tome 4.

L'histoire
Attention spoilers si vous n'avez pas lu les tomes précédents !
Après la mort de Tywin Lannister, Tyrion a pris la fuite et Varys a également disparu de Port-Réal, à la grande fureur de Cersei. La reine régente entend bien conserver les rênes du pouvoir et y poursuivre ses manipulations intéressées. Cependant, le jeune roi Tommen se prépare à épouser Margaery. Sam Tarly se voit confier une mission d’envergure par Jon Snow, qui va l’amener à quitter le Mur aux côtés de mestre Aemon et de Vère. Dans les îles de Fer, la mort de Balon Greyjoy ouvre la voie à une succession complexe où plusieurs prétendants se disputent le Trône de Grès. Arya a embarqué pour Braavos où elle découvre le temple du dieu multiface et décide d’entrer à son service ; Sansa est toujours recherchée par Brienne, mais reste sous la coupe de Petyr Baelish aux Eyrié, où elle se fait passer pour sa fille bâtarde, Alayne. A Dorne, le prince Doran Martell doit prendre une décision face au soulèvement populaire qui agite la ville de Lancehélion après la mort d’Oberyn Martell, qui laisse derrière lui des filles bâtardes, surnommées les “aspics des sables”, qui se promettent de le venger.
Source du résumé : Serial lectrice

Mon avis 
Je m'acharne, je m'acharne, mais que c'est long !!! Le tome 3 avait un peu trainé en longueur, mais nous laissait sur une fin très prometteuse. L'intrigue tourne principalement autour des atermoiements des trois mêmes personnages, alors que d'autres nous semblent avoir des parcours bien plus intéressants. Est-ce pour créer l'attente ? Ca fait un peu trop, au bout d'un moment d'expectative, on se lasse. L'auteur dit en fin de livre que c'est voulu, pour qu'on suive mieux les différentes intrigues. En tout cas, ça n'a pas marché avec moi!

De même, l'auteur lâche une véritable bombe dans l'épilogue du 3... et il faut attendre 800 pages pour que ce soit exploité. Le tome 3 trainait lui aussi un peu en longueur, mais avec de gros rebondissements à la fin pour recapter notre attention. Ce n'est pas le cas ici!

L'histoire a tout pour plaire, mais le résultat n'est vraiment pas à la hauteur de mes attentes, et pour la dimension épique, on repassera. Du coup, on traine, on repousse, on intercale d'autres livres plus intéressants... Dommage, dommage. J'ai donc un peu peur pour le tome suivant, réponse en 2018.

mercredi 20 décembre 2017

Le léopard - Jo Nesbo

En ce moment, comme une envie de thrillers nordiques, allez savoir pourquoi ! C'est le deuxième livre que je lis de cet auteur, après l'Etoile du diable, et comme je gardais un souvenir mitigé de l'autre, j'étais un peu réticente au début... J'ai bien fait, car j'ai vraiment beaucoup mieux aimé celui-ci !



L'histoire
Deux femmes sont retrouvées mortes à Oslo, toutes les deux noyées dans leur sang. La police, en pleine guerre interservices, se retrouve face à un mystère, puisque les blessures à l'origine des hémorragies fatales semblent avoir été provoquées de l'intérieur. Kaja Solness, de la brigade criminelle, est envoyée à Hong Kong pour retrouver le seul spécialiste norvégien en matière de tueurs en série, Harry Hole.  Ils traquent ensuite le tueur des pics enneigés de la Norvège aux volcans sulfureux du Congo.

Mon avis

C'est donc un livre qui m'a beaucoup plus. L'aspect thriller est très efficace et j'ai dû lire la fin d'une traite (c'est là que je vois que je vieillis, ma brave dame, j'ai beaucoup plus de mal qu'avant à veiller à pas d'heure, même si le livre est très palpitant!). Et que voulez-vous, j'aime beaucoup les personnages torturés et pas très propres sur eux! 

Pour ne rien gâcher au plaisir, alors même que le roman m'emmenait sur les pentes du volcan Nyiragongo au Congo, je suis tombée sur une émission de France 3 qui parlait de ce même volcan! Pour m'imaginer les scènes, quoi de mieux ! Et le contraste entre les lacs de lave d'Afrique et les avalanches du nord de la Norvège permet vraiment à ce livre de se démarquer.

Même si quelques scènes sont franchement tirées par les cheveux, je n'ai pas boudé mon plaisir. Parfait pour se changer les idées et se détendre.

Comme c'est mon habitude en ce moment, j'ai trouvé que le livre faisait énormément référence au livre précédent dans la série Harry Hole, Le bonhomme de neige, et ça m'a beaucoup donné envie de le lire (même si ça n'empêche pas du tout de suivre ce tome-ci !).

jeudi 26 octobre 2017

Tricoter une couverture météo

Entre deux articles, petit article manuel et petite idée de tricot pour cet hiver ! Une couverture météo ! Le principe est simple, tous les jours on relève la météo (à la même heure) et selon la température (dans mon cas, mais ça peut aussi être le temps qu'il fait, la force du vent, ce qu'on veut), on tricote une certaine couleur. J'avais trouvé pas mal de modèles sur internet, et j'avais adapté en fonction des fils que je trouvais, car comme je suis intolérante à la laine, autant que je puisse l'utiliser après !


J'ai fini par opter pour le fil Aviso de Phildar, car c'est du coton et que la palette était assez large pour que je puisse faire à peu près ce que je voulais. Je relevais la température vers 20h, car j'avais peur, si je le faisais à midi, de me retrouver avec un truc très rouge en été. Du coup, l'été n'a pas été si chaud que ça et je n'ai que deux rangs de la couleur la plus foncée, dommage.

Sur les photos, on voit l'état des lieux de février à mai. J'ai pris un peu de retard cet été parce que d'une, j'avais une broderie à terminer, et deux, tricoter une couverture par 30°C... Mais comme j'ai le relevé, je me rattraperai cet hiver.

Pour le motif, après avoir longtemps hésité, j'ai choisi un zig-zag en point de riz. Et j'ai utilisé l'échelle de couleurs suivante (à raison de 1 rang par jour) :
  • 32 et + : Fuschia
  • 26 à 31 : Giroflée
  • 20 à 25 : Safran
  • 13 à 09 : Houblon
  • 7 à 12 : Gazon
  • 1 à 6 : Horizon
  • -5 à 6 : Bleuet
  • ... à -6 : Outremer

Mais à vous de voir. Comme je le disais, ça limite beaucoup de ne supporter que le coton.


Et quand ce sera fini, ça fera un plaid de plus, car on n'a jamais assez de plaids !

jeudi 5 octobre 2017

L'aigle de sang - Jean-Christophe Chaumette

Voici la dernière lecture que j’avais choisie alors que j’étais encore sous l’effet de la série Viking… je voulais rester dans le thème…


L'histoire
En 2013, alors qu'un hiver permanent s'est abattu sur le monde, une poignée d'inspecteurs du Tribunal Pénal International mène l'enquête sur une série de meurtres aussi mystérieux qu'effrayants : de grands criminels de guerre sont retrouvés morts, crucifiés selon un ancien rituel viking appelé "l'aigle de sang"... Ces faits sont d'autant plus étranges que de nombreux autres indices, tous concordants, renvoient à la mythologie scandinave, et notamment au "Ragnarok", ou "Crépuscule des dieux". L'ancienne prophétie nordique prédisant la fin du monde serait-elle en train de s'accomplir ? 
Mon avis

Après plusieurs petites perles littéraires, j’aurais aimé pouvoir continuer sur mes chroniques dithyrambiques. Malheureusement, c’est ici une grosse déception. Disons-le tout de suite, le résumé fait envie, le sujet et l’idée du roman sont vraiment bien trouvés, ça avait tout pour me plaire, mais… le style m’a vraiment posé énormément de problèmes, au point où ce n’était plus possible de passer outre.

Pour faire court, je qualifierais le style de « gros sabots ». Tout est outrancier et très insistant. J’avais parfois l’impression de lire une mauvaise traduction (mais l’auteur est bien français). 

Abordons le gros gros gros gros souci de ce bouquin, le sexisme. Encore aggravé par le féminisme de façade (je ne sais pas comment on dit greenwashing pour le féminisme). Visiblement, l’auteur essaie de dénoncer le machisme (enfin je crois) en insistant (très lourdement, comme pour tout le reste) sur le machisme des personnages, il en fait tellement des caisses que ça m’a mise mal à l’aise au point de rendre la lecture désagréable, c’est peu dire (même si l’intention de base était louable). Sauf que. Le style de l’auteur est en complète contradiction à ce qu’on a l’impression qu’il essaie de dénoncer. Par rapport aux hommes, les femmes sont décrites très succinctement et on ne revient que sur leur physique. C’est la blonde à forte poitrine, et on n’en sait guère plus, quand un autre homme peut être décrit beaucoup plus précisément. Même des tables basses (n’apportant au demeurant absolument rien à l’intrigue) sont décrites plus précisément que les deux rares personnages féminins qu’on nous a consentis. Et si cet argument ne suffit pas, on parle bien de la mythologie scandinave, qui nous ramène à une époque où les femmes étaient aussi des guerrières, avec des déesses guerrières. Or, sans trop spoiler, des divinités nordiques interviennent directement dans l’action et, même si le contraire aurait été vraiment tout à fait logique à bien des égards, on n’a droit qu’au panthéon des dieux masculins (alors que, que je sache, Freya aussi était là à Ragnarok, pour ne citer qu’elle). Mais c’était trop demandé, on a dit plus haut que bouuuuh le sexisme c’est mal, les féministes devront s’en contenter et on peut continuer notre petit machisme tranquillement dans notre coin. La femme sûre d'elle et affirmée qui tombe forcément amoureuse du gros macho, on n'y croit pas, j'ai l'impression qu'il FALLAIT à tout prix que les femmes aient une relation soi-disant amoureuse dans l'histoire (alors que les hommes ont bien autre chose à faire), mais la façon dont c'est amené, ce n'est pas crédible.

Et la description des personnages, reparlons-en, hommes ou femmes, la description consiste souvent en un « Il ressemble à [insérer ici un nom de célébrité] », comme Marion Jones ou Morgan Freeman. Peut-on faire plus paresseux et moins imaginatif ? Tout est caricatural, l’obèse pèse forcément 200 kilos, rien que ça. La Scandinave est forcément une blonde à forte poitrine, ce qu’on nous rappelle toutes les 70 pages pour être sûr que l’on n’oublie pas, et encore heureux, car on ne sait pratiquement rien d’autre sur elle. Si l’auteur voulait fantasmer sur des blondes à forte poitrine, il n’avait qu’à écrire de la littérature érotique, ce serait certainement mieux passé. On se fiche des gros seins quand l’héroïne essaie de sauver le monde. 

J’ai la vague impression que tous ces problèmes étaient moins flagrants dans la deuxième partie, c’est probablement aussi parce que j’ai arrêté de compter les points et enclenché la lecture diagonale pour savoir comment l’histoire finit sans m’éterniser sur cette lecture… (un personnage brise une chaîne de fer "aussi facilement qu’un fil de laine"… a-t-il seulement déjà essayé de briser comme ça un brin de laine à mains nues. La dernière fois que j’ai essayé, je me suis pratiquement entaillé les mains. Superbe métaphore très cohérente). D’ailleurs même l’auteur a visiblement renoncé à aller jusqu’au bout de son idée et a condensé la fin du bousin dans l’épilogue, au soulagement général.

Comme je le disais, c’est vraiment dommage, car l’idée sous-jacente était très bien vue. Il y a aussi un peu d’anticipation (tout s’explique à la fin du livre), avec une ère glaciaire due au réchauffement climatique, autre bonne idée. Bref, plein de bons ingrédients, mais ça a cramé à la cuisson.

mardi 5 septembre 2017

Femme de tête - Hanne-Vibeke Holst

Le livre du jour est danois ! Un thriller politique, un thème que j'aime bien. Et c'est un coup de coeur. Après avoir fini ma lecture, je constate que c'est le troisième volet d'un triptyque, mais ça ne gène vraiment pas la lecture (la preuve, je ne le savais pas avant de finir le bouquin). En revanche, ça me donne envie de lire les autres !

L'histoire
Elisabeth Meyer, cheffe du parti social-démocrate danois, est bien décidée à reprendre le pouvoir face au parti libéral. Femme de caractère, rompue à la politique et aux jeux de pouvoirs, elle s’apprête à se lancer en campagne quand elle apprend qu’elle est atteinte d’Alzheimer. Aura-t-elle le temps de gagner les élections et de passer le flambeau à son héritière, Charlotte Damgaard ? Et si celle-ci refusait ? Car tandis qu’Elisabeth lutte pour déjouer la maladie, celle qu’elle destine à sa succession doute. Pourtant, quand Elisabeth est menacée par des djihadistes en raison de ses origines juives et qu’une ligue d’extrême-droite profite du climat de tension identitaire pour passer à l’action, Charlotte n’a d’autre choix que de faire front.
Mon avis



Un coup de coeur ! Débarrassons-nous vite du caillou dans la chaussure : j'ai trouvé le livre un peu longuet les 100 premières pages, le temps de la mise en place de l'histoire, puis le livre trouve son rythme de croisière et j'ai beaucoup aimé.

J'ai trouvé ce livre très riche. Il parvient à aborder pas mal de thèmes sans nous noyer, ni se perdre en route... Les thèmes sont abordés par petites touches, et de manière à nourrir nos réflexions. J'ai trouvé que c'était très bien amené. Et à ma grande surprise, parce que ce n'était pas gagné au début, il y a même une note de thriller à la fin qui relève vraiment l'ensemble !

Parmi les termes abordés, Alzheimer, bien sûr, comment la maladie se développe, comment la politicienne essaie de le cacher, notamment en se faisant passer pour une diva...

Mais, autre sujet qui m'a bien évidemment vraiment plu, ce livre dépeint l'évolution de la société et de la place des femmes dans cette société, et plus précisément, du rôle des femmes en politique. L'un des personnages mène notamment une lutte intérieure pour se "construire" dans un monde différent de celui dans lequel il a été élevé, où les femmes sont l'égale de leur mari, quand elles ne leur font pas de l'ombre, où les pères s'occupent autant, voire plus, des enfants, et que ce n'est pas forcément négatif. Un autre personnage (journaliste) entame un processus de "déconstruction" en se demandant en quoi il juge les femmes politiques différemment de leurs homologues masculins parce que ce sont des femmes. J'ai trouvé ça génial de montrer ça.

Enfin, dernier aspect, ce livre essaie de nous amener à comprendre ce qui se passe dans la tête de personnes qui sont différentes de nous ou ne pensent pas comme nous, et notamment les mouvements d'extrême droite. C'est une chose de juger, c'en est une autre de comprendre comment certains ont pu en arriver là. En arrière-plan, il y a aussi ce débat entre un mari juif danois et sa femme immigrée turque, on ne peut pas toujours comprendre ce que l'autre ressent si l'on n'a pas partagé son vécu, mais on doit accepter son ressenti, sans juger.

Tous ces sujets abordés par petites touches, ce qui est une bonne idée pour éviter l'indigestion, nous poussent à la réflexion et il m'arrivait de refermer le livre deux minutes pour réfléchir à ce que je venais de lire. C'est sans doute pour ça aussi que le côté thriller n'arrive vraiment qu'à la fin, car quand on a absolument envie de tourner les pages pour savoir comment l'histoire va se finir, on prête souvent moins attention au contenu du livre et il est vrai que ça aurait été dommage de passer à côté de tout ça.

En bref, un livre en faveur de l'ouverture d'esprit, féministe, ce qui ne gâche jamais rien, inattendu car la quatrième de couverture parle presque uniquement d’Alzheimer, avec un suspense qui monte graduellement, une galerie de personnages très différents et une fin vraiment émouvante. Je recommande.


mercredi 30 août 2017

Une broderie personnalisée

L'été s'achève (ouf, il fut chargé), je reprends donc mon projet de présentation des travaux manuels que je fais de temps en temps (il parait qu'il faut dire DIY pour faire tendance), comme je l'avais évoqué plus tôt dans l'année.

Je suis incapable de rester les mains sans rien faire, vraiment, et donc, quand je regarde la télé, soit je tricote, soit je fais beaucoup de point de croix. Pendant des années, j'achetais des kits tout fait, mais j'ai fini par faire le tour, me lasser de ce qui était proposé. C'est alors que j'ai entendu parler du site pic2pat, qui permet de composer soi même son kit de broderie à partir de l'image de son choix. Il suffit de mettre la photo en ligne, de choisir les dimensions, le type de toile et la marque de fil, parmi ceux proposés, et on reçoit un pdf avec le diagramme et le code couleur. Et oui, c'est gratuit. Forcément, j'ai voulu tester : je montre ici la moitié de la broderie, car l'autre moitié, c'est le visage d'un petit... Je me contenterai donc d'abuser du droit à l'image de ma terreur des bibliothèques :)

Déjà la photo :

Et le résultat :

Bilan : ça rend quand même super bien, et ça fait vraiment un super cadeau... Bien prendre des photos bien lumineuses, ce qui rend mieux. Pour les photos de ce type, il vaut mieux faire des broderies de grande taille (celle-ci était d'environ 60 x 35), donc évidemment, ça prend du temps (il vaut mieux prendre une toile fine également, par exemple 7.1, pour un rendu plus précis, moins pixélisé). Autre inconvénient, pour l'encadrement, ce n'est pas du tout standard. Heureusement j'ai trouvé un site qui fait des cadres sur mesure à des prix raisonnables sur internet (il parait que pour offrir, c'est mieux d'offrir le cadre aussi :) ).

C'est long, il faut être méthodique, mais je suis très satisfaite du résultat (même si j'ai offert le cadeau d'anniversaire prévu avec 3 mois de retard), j'ai donc déjà entamé un nouveau projet :) Avis aux amateurs de broderie...

vendredi 28 juillet 2017

Lontano - Jean-Christophe Grangé

Il y avait longtemps que je n'avais pas lu un Grangé, un auteur que j'aime beaucoup. Je l'ai croisé un jour dans une librairie et... Aussi incroyable que cela paraisse, je crois que nous en somme au deuxième achat compulsif issu d'une lecture immédiate de l'année, petit record, on dirait :)

L'histoire
Éminence grise du pouvoir, Grégoire Morvan a connu ses heures de gloire en Afrique dans les années 80, en arrêtant au Zaïre « l’Homme clou », tueur en série au rituel atroce, inspiré des plus violents fétiches africains.
Quarante ans plus tard, en France, les cadavres mutilés, criblés de ferraille et de tessons s’accumulent : la marque de « l’Homme clou », totem de la folie meurtrière née au plus profond de l’Afrique. Le passé trouble de son père – fantôme menaçant de sales affaires enterrées – rattrape alors Erwan Morvan, le meilleur flic de la crim’.

Mon avis

Un bon bouquin, un thriller prenant, tous les ingrédients d'un bon Grangé... Mais Grangé m'a donné tellement de nuits blanches par le passé que je crois que j'en attends maintenant énormément, donc je ne pense pas qu'il me marquera autant que d'autres comme Le Vol des cigognes ou Miserere. Je sais, je ne suis pas une lectrice facile. Faute de meilleure formulation, j'ai dévoré le bouquin, mais en restant "à l'extérieur", sans me projeter dans l'histoire ou les personnages comme je peux le faire parfois, sans en rêver la nuit ou insulter des gens sur 5 générations (qui a dit que la lecture était une activité calme ??).

Ceci étant dit, ça reste un bon bouquin ! J'ai bien aimé le côté complètement contradictoire de certains personnages de cette saga familiale, le fait qu'ils soient assez complexes, avec des réactions inattendues, qu'ils n'essaient pas de plaire à tout le monde. Ca m'a aussi permis de changer un peu de registre et de varier les plaisirs, et cela fait longtemps que je n'avais pas lu un bon roman noir.

J'ai beaucoup moins aimé la fin, qui finit comme une queue de poisson... je me rends compte maintenant que c'est parce qu'il y a en fait une suite à ce bouquin, Congo Requiem. Je n'aime pas trop être "prise en traitre", mais je suppose que ce n'est ni la première, ni la dernière fois que j'achèterai un livre sans savoir que c'est une série. Me reste donc à lire la suite !

jeudi 27 juillet 2017

Le meunier hurlant - Arto Paasilinna

Cela fait maintenant deux ans que je découvre par petites touches la Finlande à travers ses (nombreux) groupes de métal symphonique, il était grand tant que je fasse aussi le voyage livresquement ! Je ne saurais plus dire comment ce roman en particulier m'est arrivé dans les mains, le choix s'est fait complètement au hasard.


Le hasard a très bien fait les choses, mais si vous avez d'autres auteurs finlandais à recommander, je suis preneuse !

L'histoire
Un petit village du nord de la Finlande, peu après la Seconde guerre mondiale, voit arriver un inconnu qui rachète et remet en marche le vieux moulin. D'abord bien accueilli, le nouveau meunier Gunnar Huttunen a malheureusement un défaut : à la moindre contrariété, il se réfugie dans les bois pour hurler à la lune, empêchant les villageois de dormir. Ces derniers n'ont dès lors qu'une idée, l'envoyer à l'asile. Mais Huttunen, soutenu par la conseillère rurale Sanelma Käyrämö, est bien décidé à se battre pour défendre sa liberté.
Mon avis

Ce petit ovni m'a séduite à petites touches. Je dois dire qu'au début, j'ai été déconcertée par le niveau de détails : dès le début du livre, on a droit à une bonne page sur le meunier qui lubrifie le moulin qu'il est en train de retaper. Même les notices techniques que je traduis ne sont pas toutes aussi précises!!

Vous l'aurez donc compris, j'ai eu un peu de mal à mettre dedans au début, mais le personnage devient de plus en plus attachant et à la fin je m'énervais toute seule en lisant le bouquin. Il faut croire que j'avais pris l'histoire très à cœur. C'est une histoire très simple, très sobre, je dirais même pittoresque, mais en même temps une ode à l'amitié, à la tolérance et à l'acceptation de la différence, rien que ça.

Pour ne rien gâcher, j'ai beaucoup aimé le style d'écriture (et de la traduction). Je l'ai trouvé très « douillet » (ne pas chercher à comprendre…), j'étais transportée dans les paysages... Une parenthèse lecture vraiment très agréable.

Et pour l'ambiance musicale...


Une étape de mon tour du monde

vendredi 30 juin 2017

La servante écarlate - Margaret Atwood

La semaine dernière, j'étais malade, et par conséquent, chose qui ne m'arrive jamais, je me suis retrouvée plusieurs jours au lit sans rien de particulier à faire et avec l'énergie d'un gastéropode sous valium. J'ai donc un peu trainé sur les réseaux sociaux du Chat et j'ai remarqué qu'on parlait beaucoup de ce livre en ce moment, notamment parce qu'ils viennent de l'adapter en série, mais aussi parce que c'était le livre bimensuel du club de lecture Goodreads d'Emma Watson


J'avais (seulement) trois livre en cours sur ma table de chevet, mais le résumé m'a vraiment intéressée, donc ni une ni deux, je l'ai acheté sur ma liseuse et lu dans la foulée (l'achat compulsif suivi d'une lecture directement après, fait suffisamment rare pour être noté...).

L'histoire
Devant la chute drastique de la fécondité, la république de Gilead, récemment fondée par des fanatiques religieux, a réduit au rang d'esclaves sexuelles les quelques femmes encore fertiles. Vêtue de rouge, Defred, "servante écarlate" parmi d'autres, à qui l'on a ôté jusqu'à son nom, met donc son corps au service de son Commandant et de son épouse. Le soir, en regagnant sa chambre à l'austérité monacale, elle songe au temps où les femmes avaient le droit de lire, de travailler... En rejoignant un réseau secret, elle va tenter de recouvrer sa liberté. 
Mon avis

Un excellent bouquin que je recommande chaudement. J'ai accroché dès les premières pages, j'ai dû en lire les trois quarts dès le premier jour... Il s'agit d'une dystopie (l'auteur conteste le terme de dystopie féministe...) et quand je termine ce genre de lectures, je me dis que je devrais vraiment en lire plus souvent !

Si j'avais voulu faire exprès, je n'aurais pas fait mieux... La chronique précédente parlait de la surpopulation, et celle-ci, d'une chute de la natalité (qui me parait la suite logique de la surpopulation).

Dans un style volontairement oral et décousu (on découvre pourquoi dans le dernier chapitre), la narratrice dépeint son enfer à petites touches, en expliquant çà et là comment la société en est arrivée là. Le fait de ne pas avoir toutes les infos d'emblée déconcerte au début, puis pousse à dévorer le bouquin pour enfin avoir une vue d'ensemble.


Le personnage principal sort vraiment du lot. Il est volontairement quelconque, puisque cette société cherche avant tout à déshumaniser ces servantes, à les transformer en ventres sur pattes, il n'a pas de prénom propre, ni une vie qui sort de l'ordinaire (sa vie avant la dictature, j'entends), mais malgré tout, il m'a marquée. Il est à l'image de ces servantes très ambivalentes, à la fois indispensables et précieuses (car fertiles), mais rabaissées au plus bas dans la société et méprisées par tout le monde. Ce paradoxe m'a vraiment interpellée pendant ma lecture.

L'histoire nous rappelle que les dérives totalitaires reposent toujours sur des concepts et des structures existants (voir en anglais cet article sur des femmes dont la mentalité est proche de ce mouvement fanatique quant à la place de la femme...) et que ce sont généralement les femmes qui trinquent les premières quand ça sent le roussi ! Le nouveau souffle de l'Amérique puritaine emmenée par Trump explique aussi certainement le regain d'intérêt pour ce bouquin, qui le mérite !

Je n'ai mis "que" quatre étoiles parce que je dois dire que je suis un peu restée sur ma faim. C'était trop court, j'ai tellement aimé l'univers que j'aurais voulu en savoir encore plus, plonger davantage dans le réseau de résistance et, disons-le franchement, je ne suis pas une grande fan des fins ouvertes.

Le roman vient d'être adapté en série, je compte bien entendu la regarder prochainement. Le livre m'a aussi beaucoup fait penser à 1984 et j'ai une furieuse envie de le relire bientôt...

En bref, une excellente dystopie, prenante et trop courte à mon goût, qui nous rappelle que nous ne devons jamais cesser de défendre nos droits, ni les tenir pour acquis. Je recommande.

lundi 19 juin 2017

Inferno - Dan Brown

Quoi qu'on en dise, un bon Dan Brown, quand on n'a pas l'énergie de se prendre la tête, ça passe toujours très bien ! 


L'histoire
Robert Langdon, professeur de symbologie à Harvard, se réveille en pleine nuit à l'hôpital. Désorienté, blessé à la tête, il n'a aucun souvenir des dernières trente-six heures. Pourquoi se retrouve-t-il à Florence ? D'où vient cet objet macabre que les médecins ont découvert dans ses affaires ? Quand son monde vire brutalement au cauchemar, Langdon décide de s'enfuir avec une jeune femme, Sienna Brooks. Rapidement, Langdon comprend qu'il est en possession d'un message codé, créé par un éminent scientifique qui a consacré sa vie à éviter la fin du monde, une obsession qui n'a d'égale que sa passion pour « Inferno », le grand poème épique de Dante. Pris dans une course contre la montre, Langdon et Sienna font tout pour retrouver l'ultime création du scientifique, véritable bombe à retardement.
Mon avis

Je pense qu'il faut distinguer deux parties dans ce livre. D'abord, le côté thriller... Pas franchement le récit du siècle, on voit les choses venir (bien que certaines supposées "failles scénaristiques" s'expliquent à la fin, ce qui est plutôt bien vu) et c'est un peu un remâché des ouvrages précédents de l'auteur. J'avais par exemple vu venir dès le début le lieu final du roman (je ne peux pas en dire plus sans spoiler) parce qu'il y a quelques années j'avais lu un livre qui en parlait, ça m'étonne donc qu'un soit disant éminent professeur d'Harvard à la mémoire absolue mette 600 pages à arriver à la même conclusion... Mais ça passe le temps, ça change les idées et ça donne envie d'aller à Florence. Donc sympa, sans casser des briques.

J'ai été beaucoup plus intéressée par l'autre aspect du roman. Le "méchant", le "monstre" de l'histoire, veut lutter contre la surpopulation pour sauver l'humanité. Je trouve que c'est une question trop peu abordée, un véritable problème, et je trouve bien qu'on en parle ici. Ca donne matière à réfléchir pour qui n'essaie pas de se voiler la face. Et dans cette logique, j'ai vraiment beaucoup aimé la solution et la fin du livre, qui m'a vraiment surprise. Cette trame sauve vraiment l'histoire pour moi, et vaut le coup de la lecture.

Chassé-croisé : le film


En rédigeant ma chronique, je me suis aperçue que le roman venait d'être adapté au cinéma, j'ai donc décidé de le regarder pour comparer...


Comment vous dire... ce n'est pas vraiment la peine. C'est le genre de films que je ne comprends vraiment pas. Il y a une bonne base, de quoi faire un bon divertissement... Et si on changeait à peu près tout pour faire un truc absolument nul ???

C'est confus, moi qui me plaignais de quelques raccourcis dans le bouquin, là, ils sont présents à la pelle. J'entends bien qu'on ne puisse pas adapter entièrement un bouquin, car ce serait trop long. Mais pourquoi virer des pans entiers du livre, très utiles pour comprendre la psyché des personnages, juste pour rajouter des dizaines de minutes de trucs qui n'ont rien à faire là, ne sont pas dans le bouquin et n'apportent strictement RIEN ?

Pour ne rien arranger, en lisant le bouquin, je m'étonnais (agréablement) qu'un Américain ait osé écrire certaines idées... Nous voilà rassurés, dans le bouquin, le puritanisme revient en force et le message du livre, le retournement scénaristique, LE truc qui fait que ça vaut la peine de le lire, saute purement et simplement et est remplacé par quelque chose de convenu et prévisible à souhait.

Je finirai par une dernière déception : je me disais que l'intérêt du film par rapport au livre, c'est qu'on pourrait "voir" Florence, les palais décrits, etc, et que ce serait plus pratique que de dégainer Google Images toutes les deux pages pour rafraichir sa culture. Même là, j'ai été déçue, on ne voit pas grand chose.

Vous l'aurez compris, si vous hésitez, contentez-vous du livre.


jeudi 25 mai 2017

Sarah - Marek Halter

Petite chronique littéraire ! Livre commencé depuis un bon moment, mais comme c'était mon "livre de Kindle" et que je ne le lisais qu'en déplacement, il m'a fallu du temps pour le terminer. C'est le deuxième livre que je lis de cet auteur, je me souviens avoir adoré son Marie il y a quelques années. Le concept ? Revoir les grands mythes bibliques à travers les yeux du femmes, qui ne se contentent plus de faire tapisserie mais passent au premier plan. Forcément, ça me plait !

L'histoire
"On disait de moi que j'étais la plus belle des femmes. D'une beauté qui faisait peur autant qu'elle attirait. Une beauté qui a séduit Abram dès son premier regard sur moi. Une beauté qui ne se fanait pas, troublante et maudite comme une fleur qui jamais n'engendra de fruit. ". Quelle est donc l'histoire de cette femme si belle qui accompagna Abraham, père du monothéisme, sur les routes de Mésopotamie, de Canaan et d'Égypte ? Épouse aimante d'un homme promis par Dieu à fonder un grand peuple, Sarah traverse toutes les épreuves de la stérilité : le sentiment de culpabilité, le mépris, l'adultère, le choix de l'adoption ou de la mère porteuse... 
Mon avis
Une belle histoire, même si je l'ai trouvé un peu moins bien que Marie. Je crois que c'est parce que cette histoire a un peu trop d'éléments surréalistes (la jeunesse "éternelle" de Saraï, sur laquelle l'auteur insiste lourdement - j'avoue tout de suite n'avoir pas lu l'histoire biblique, donc je ne sais pas si la Bible insiste autant dessus), toujours est-il que ça m'a un peu perdue en route.

Pour le reste, une lecture très intéressante, qui se lit bien. On replonge dans les civilisations antiques. Mon passage préféré est probablement le début du livre, lorsqu'on voit la place accordée aux règles (féminines) à l'époque. Si la situation actuelle est toujours ridicule, on a quand même fait un sacré chemin !!

En bref, une lecture intéressante et agréable, je compte bien en lire d'autres de cet auteur. 

lundi 13 février 2017

Car tout bon chat qui se respecte adore les pelotes...

Petit article non pas pour proposer une nouvelle lecture, je suis toujours paumée à Westeros, mais pour mettre en place une nouvelle rubrique. Si je lis beaucoup moins, ce n'est pas uniquement parce que j'enchaine les pavés. C'est aussi parce que je me mets progressivement à faire beaucoup plus de travaux manuels, donc ça empiète sur la lecture (j'ai toujours pas retrouvé les clés de mon Tardis...)

En effet, je me mets petit à petit à apprendre le tricot, le crochet, la couture... Pour l'instant, je ressemble à peu près à ça... (Merci Malora, il ne faudrait pas non plus que j'avance trop vite, c'est vrai...)

Autant vous dire qu'on part de très TRES loin.

Bref, j'ai envie de faire des choses de mes petits doigts, de me mettre aux travaux manuels de manière générale. Comme je l'ai dit, je pars de rien, c'est le moins qu'on puisse dire, donc cette rubrique n'a pas vocation à "transmettre" quoi que ce soit, j'avais juste envie de partager ponctuellement les trucs à peu près réussis, les découvertes, les bonnes idées... D'étendre un peu les limites de ce blog devenu un peu trop restrictif à mon goût... Ce qui explique aussi le "changement de look".

Ne me reste plus qu'à sortir mon appareil photo pour présenter bientôt les quelques fruits de mes tendinites petites mains !!

vendredi 6 janvier 2017

Le Trône de Fer, L'intégrale 3 - Les Brigands #6, L’Épée de feu #7, Les Noces pourpres #8, La Loi du régicide #9

Ouf, après la relecture des tomes 1 et 2 en début d'année, je suis enfin venue à bout du troisième tome à la fin de l'année dernière ! Même qu'on dira que c'est leur faute si je n'ai pas lu beaucoup de livres en 2016.


J'en profite pour vous présenter mon petit chaton de bibliothèque...


Malora, qui vous propose sa chronique bien personnelle de ce livre :


Apparemment, la page des remerciements n'était pas une réussite... C'est le même chat qui a fait tomber UN livre de ma bibliothèque... Les moustaches du chat ! Ca ne s'invente pas. Vous croyez qu'elle veut que je le lise ?

L'histoire
Spoiler alert pour ceux qui n'ont pas lu les épisodes précédents ! - Pris sur Serial lectrice.
Après sa défaite lors de la bataille de la Néra, Stannis Baratheon a rejoint Peyredragon. A Port-Réal, Tyrion Lannister se réveille blessé dans une capitale transformée et apprend vite que son père Tywin est revenu assumer sa fonction de Main Du Roi. Un changement à la tête du pouvoir qui ne s’annonce pas sans conséquence pour le Lutin et pour Sansa, toujours retenue entre les griffes de la Reine Cersei.
Pendant ce temps et malgré ses victoires, Robb Stark ne se trouve guère en meilleure posture… surtout lorsque sa propre mère prend la décision de libérer Jaime Lannister sans l’en informer, dans le secret espoir de l’échanger contre ses filles. Catelyn Stark confie à Brienne de Torth le soin de ramener le Régicide à la Cour du Roi Joffrey. Livrés à eux-mêmes, ses plus jeunes enfants connaissent eux aussi leur lot d’aventures : Arya tente de rejoindre Vivesaigues et Bran poursuit sa route aux côtés de Meera et Jojen Reed.
Au-delà du Mur, sur l'ordre de son supérieur, Jon Snow est conduit devant Mance Rayder, qui gouverne les peuples libres dans les contrées glacées qu’ils occupent, avec pour mission de les infiltrer. Quel sort va lui réserver le Roi au-delà du Mur ? Que complotent les Sauvageons ?
Quant à Daenerys, elle a embarqué à bord de bateaux qui doivent la ramener à Pentos et conquiert les cités sur son passage.
Mon avis
On continue dans la délicatesse... Pour être honnête, j'ai trouvé la moitié centrale du livre un peu longuette. Mais vu ce qui s'est passé derrière, je pense que c'était surtout pour endormir notre méfiance ! Au moment où je commençais à me demander si je n'allais pas laisser tomber, PAF PAF PAF, on perd la moitié du casting en une centaine de pages.

J'aime toujours beaucoup la variété des personnages et des "profils". Pour ce qui est de l'intrigue, hormis le gros passage à vide du milieu de livre,  je dois dire que je n'ai pas grand chose à ajouter par rapport aux tomes précédents, l'auteur poursuit sur sa lancée. J'ai hâte de savoir la suite !!

jeudi 5 janvier 2017

Une adolescence américaine - Joyce Maynard

Je vous propose aujourd'hui l'autobiographie d'une écrivain, qu'elle avait rédigée quand elle avait une vingtaine d'années.


L'histoire
1972, Joyce Maynard, dix-huit ans, témoigne de sa génération dans le New York Times. J.D. Salinger, de trente-cinq ans son aîné, lui écrit. Très vite, elle quitte l'université pour aller vivre chez lui. Durant leur liaison orageuse, elle donne suite à cet article et raconte avec une désarmante maturité : la guerre du Vietnam, Woodstock, la télévision et la minijupe, l'(in)égalité des sexes, les prom nights... Toute une jeunesse américaine, dans un monde en mutation. Mêlant mémoires, histoire culturelle et critique sociale

Mon avis

Plus qu'un véritable récit, c'est une série d'essais plus ou moins décousus et de réflexions, une forme intéressante.

Paradoxalement, c'est l'avant-propos que j'ai préféré dans le livre, rédigé par l'autrice une vingtaine d'années (si ma mémoire est bonne) après la publication du livre et dans lequel elle réfléchit sur ce qu'elle avait écrit à l'époque, comment elle l'avait écrit... et où elle donne le contexte de l'écriture. Moi qui ne suis pas fan des préfaces, j'ai trouvé que ça apportait vraiment quelque chose.

Pour ce qui est du livre lui-même, j'ai un ressenti un peu ambivalent... Outre les défauts déjà identifiés par l'autrice (quand elle était ado, elle était très sûre de ses opinions et jugements, assez péremptoire, mais je pense que ados, nous étions tous un peu comme ça, on essayait de passer pour des "grandes personnes" à 20 ans, alors qu'à presque 30, on ne se trouve pas encore vraiment adultes...), j'étais partagée entre des réflexions que j'ai trouvées très intéressantes, notamment sur la façon d'apprécier la musique, la virginité, ce sentiment que les problèmes écologiques nous "condamnent à mort"... sans doute parce que c'est toujours d'actualité, et d'autres (cette phrase est beaucoup trop longue), je pense notamment à son rapport à la télévision, qui me rendent perplexes, sans doute parce que j'ai un comportement et des points de vue complètement opposés.

En bref, un livre assez intéressant, à rapprocher de notre propre expérience de l'adolescence, mais qui je pense serait encore plus intéressant pour des lecteurs de l'âge de l'auteur, ça leur parlerait plus. Il me manquait également certaines références culturelles (séries, célébrités...) pour vraiment tout comprendre. Une bonne lecture, sans être un coup de coeur.

mardi 3 janvier 2017

La liste de Freud - Goce Smilevski

Très bonne année 2017 !

Pour faire une pause entre deux tomes du Trône de fer, j'avais décidé de faire une étape dans mon Tour du monde : la Macédoine.


L'histoire
1938. L’Allemagne nazie s’apprête à envahir l’Autriche, les Juifs cherchent à fuir. Alors qu’on lui délivre des visas pour l’Angleterre, Freud est autorisé à soumettre une liste de vingt personnes qu’il souhaite emmener avec lui. Y figurent, entre autres, son médecin et ses infirmières, ses femmes de ménage, son chien et sa belle-soeur; mais pas ses propres soeurs, qui mourront toutes les quatre dans les camps nazis. C’est Adolphine, sa jeune soeur qui raconte : l’enfance, les souvenirs, les regrets aussi, et l’incompréhension devant la décision de celui dont elle était pourtant la plus proche…Mais également ses rencontres de hasard avec Ottla Kafka, Clara Klimt, sacrifiées comme elle sur l’autel de la célébrité de leur frère.
Mon avis

J'avoue avoir mis du temps à me mettre dans l'histoire, et ce pour deux raisons. D'abord, à cause de la personnalité de la narratrice, dont l'existence est vide et morne. Forcément, on a plus de mal à s'identifier ! D'autre part, parce que je ne m'attendais pas vraiment à ça en choisissant ce livre.

Je pensais que le livre s'intéresserait à Freud, à ses réflexions ou ses dilemmes au moment de composer sa fameuse liste. Renseignements pris, ce titre est une mauvaise adaptation du titre original, ce qui explique cela.

J'ai préféré la seconde partie du livre, lorsque le roman biographique laisse une plus grande place à une réflexion sur la folie, à travers les âges et les écrits littéraires (Schoppenhauer, Van Gogh). J'ai trouvé cela très intéressant, cette partie nous pousse à nous interroger sur notre rapport à la folie.

Ce livre m'ayant laissé une impression bizarre, je me suis ensuite un peu promenée sur la toile et il semblerait qu'en effet, l'auteur ait beaucoup laissé parler son imagination (cf. notamment cet article), ce qui m'a laissée encore plus dubitative. Pourquoi s'étendre autant sur un personnage de fiction que l'on veut faire passer pour un personnage historique. Et je ne parle pas des anachronisme, comme "la démarche de robot" dans les années 1910 alors que ce mot aurait été inventé dans les années 1920...

Je garderai donc les quelques réflexions sur la folie et les passages expliquant comment on traitait les fous "avant" (avant Freud, donc). Pour le reste, je ne sais vraiment pas quoi penser de la fiction historique, et même sur le plan du style, je ne crois pas que le livre ait mérité le foin qui a été fait autour.

Une étape de mon tour du monde
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