Voici le livre qui m'a remis le pied à l'étrier après la plus grosse panne de lecture de tous les temps :) Il s'agit d'un recueil de nouvelles et d'un roman de fantasy qui se déroulent tous dans le même univers, mais pas toujours à la même époque.
L'histoire
Janua vera : Chaque nuit, Leodegar le Resplendissant se réveille en hurlant dans son palais. Quelle est donc l’angoisse qui étreint le conquérant dans son sommeil ? S’agit-il d’un drame intime, ou bien de l’écho multiple des émotions qui animent le peuple du vieux royaume ? Désenchantement de Suzelle, la petite paysanne, devant la cruauté de la vie ? Panique de maître Calame, le copiste, face aux maléfices qui somnolent dans ses archives ? Scrupule d’Ædam, le chevalier, à manquer aux lois de l’honneur ? Hantise de Cecht, le housekarl, confronté aux fantômes de la forêt ? Appréhension de Benvenuto, le maître assassin, d’être un jour l’objet d’un contrat ? Ou peurs primales, peurs fondamentales, telles qu’on les chuchote au Confident, qui gît au plus noir des ténèbres…
Gagner la guerre : Benvenuto Gesufal est un spadassin efficace et sans scrupule au service du Podestat Léonide Ducatore, à la tête de la République. Durant la guerre contre Ressine, après une victoire navale décisive, il est chargé d'assassiner un futur rival de Ducatore, et de mener des tractations secrètes avec le Shah pour mettre fin aux massacres et signer un traité avantageux pour le Podestat. Le retour à la capitale Ciudalia se passe tout d'abord comme prévu, et il est accueilli comme il convient à un ancien prisonnier de Ressine. Mais son tempérament, et les manigances et les tractations entre les diverses familles qui se disputent le pouvoir au palais curial amènent Benvenuto à s'enfuir pour éviter d'être condamné pour trahison. Sur ordre de Ducatore, il cherche l'exil dans une contrée éloignée, Bourg-Preux, aidé en cela par le mage attitré du Podestat...Mon avis
Pour faire court, ça m'a beaucoup plus. Commençons par les nouvelles, qui constituent la première partie du recueil, en rappelant qu'à la base, les nouvelles, ce n'est pas vraiment mon truc. Là, pour le coup, j'ai vraiment bien aimé, donc ça commence très bien !
Les deux premières nouvelles sont un peu abruptes, mais donnent beaucoup d'éléments de contexte pour la suite. A partir de la troisième, ça devient très captivant. Certaines donnent des clés pour bien comprendre le roman, d'autres sont plus indépendantes. Mes préférées : Le conte de Suzelle et Un amour dévorant. Pour tout dire, l'univers qui mélange Renaissance et féérie (avec de la magie, des elfes, etc.) m'a tellement plus que j'aurais bien lu d'autres histoires, peu importe qu'elles soient courtes ou longues.
Ceci dit, un défaut qui m'a un peu gênée (mais n'a rien à voir avec l'écriture) : je trouve qu'il manque une carte. On nous parle de plein de régions, de villes, en guerre les unes avec les autres... et j'étais souvent un peu perdue. Ca aurait vraiment été un plus.
Passons au roman, qui est un peu déroutant au début. J'ai eu un peu de mal à me mettre dedans, car il y a beaucoup d'infos (mais une fois dedans, on savoure vraiment). Il se déroule un peu de temps après la nouvelle Mauvaise Donne, qui met en scène le même personnage principal.
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J'ai perdu un lecteur moins chevronné en cours de route |
J'ai bien aimé les adresses régulières au lecteur dans le roman, qui est raconté à la première personne par Gesufal. Sans casser le rythme, elles ne font qu'approfondir le caractère du personnage, qui est haut en couleur, ce n'est rien de le dire. Ses aventures sont rocambolesques, l'auteur n'y va pas de main morte avec son personnage.
J'ai remarqué que j'avais un rythme de lecture nettement plus lent que d'habitude. Non pas parce que je m'ennuyais, mais parce que le style très "coloré" me donnait envie de "flâner" dans le bouquin, de voyager dans l'univers. C'est une sensation assez rare pour moi, j'avoue que j'ai beaucoup apprécié. Pas un bouquin qui se dévore, donc, mais c'est l'une de ses forces. Et je recommande !