vendredi 30 août 2019

Le monde des hommes - Pramoedya Ananta Toer - Buru Quartet I

Aujourd'hui, une escale du Tour du monde en Indonésie, encore avec la maison d'édition Zulma, que je vous recommande si vous cherchez des livres qui ont vu du pays ! Attention coup de coeur.



C'est le premier tome d'une tétralogie, le Buru Quartet*. L'auteur a passé une grande partie de sa vie en prison, car dissident politique. D'ailleurs, il a d'abord raconté cette histoire à ses co-détenus avant de l'écrire. Et Buru, c'est le nom du bagne dans lequel il l'a écrite. Pas banal, comme contexte d'écriture !

*Je viens de me commander les suites, je pourrai donc vous en parler dès que je les aurai lues.

L'histoire
Minke, jeune étudiant et écrivain brillant et curieux de tout, y croise le destin d’Ontosoroh, "la nyai", concubine d’un riche colon hollandais. Tous deux sont javanais, idéalistes et ambitieux, tous deux rêvent d’une liberté enfin conquise contre un régime de haine et de discrimination, celui des Indes néerlandaises. Minke tombe amoureux de sa fille, Annelies, une métisse, et s'installe chez elles. 
Mon avis

Le récit commence en 1898. Je me suis plongée dans l'histoire très vite, l'auteur nous fait souvent nous questionner sur pas mal de sujets différents.

Le style est à la fois simple à suivre et très efficace, coloré, dynamique, j'ai vraiment dévoré les chapitres. Le héros est le classique "mec tout à fait banal" (groumph), surtout au départ, mais il rencontre tellement de gens intéressants ou uniques qu'on l'oublie vite.

On découvre une société très stratifiée entre hommes et femmes, mais aussi entre blancs, métisses et indigènes, personnes éduquées ou non. Les langues aussi jouent un rôle et les personnages passent souvent de l'une à l'autre dans le récit, selon le rang de la personne à qui ils s'adressent (même si nous lisons tout en français, bien sûr). C'est intéressant de voir comment la misogynie culturelle du personnage fait qu'au début, il est vraiment incapable de croire qu'une femme puisse être très intelligente et cultivée, mais aussi de voir ses perceptions évoluer.

Le héros, un indigène (et comme je l'ai indiqué juste avant, dans ce genre de contexte, la classe sociale est super importante) est surnommé Minke, déformation de monkey, singe... Le tout en pleine époque troublée, où la décolonisation se prépare et jalonne les débats. Avec plein de beaux morceaux de paternalisme dedans.

La fin de ce premier tome est vraiment bouleversante, et j'ai hâte de lire la suite.

Une étape de mon tour du monde

mardi 20 août 2019

Sang de lune - Lincoln Child

Petit thriller "tampon" entre deux lectures plus conséquentes... On m'a dit qu'il était super, il m'est tombé sous la main... et ça faisait un moment que je voulais tester un Child & Preston. Là, on n'a que le premier auteur.


L'histoire
Pour terminer un livre, Jérémy Logan, spécialiste des phénomène étranges, se rend dans les Adirondacks où des montagnards ont découvert le corps de randonneurs mis en pièces. Si la piste d'un animal sauvage est écartée en raison de la violence de l'acte, certains murmurent que les loups-garous qui peuplent la forêt ne seraient pas étrangers à cette mort. Sur demande d'un ancien camarade de fac, il mène l'enquête.
Mon avis

C'est sympa, ça se lit vite, mais ça ne laissera pas un souvenir impérissable. Je ne suis jamais vraiment rentrée dans l'histoire (et pourtant je l'ai lu à la pleine lune, hein que j'ai fait des efforts !). Il y a quelques temps, j'ai fait un jeu de rôle dans l'univers de Chtulu et la trame des deux premiers tiers du livre était exactement la même, mais en beaucoup plus immersif, donc ça ne m'a vraiment pas aidée...

Le livre est assez court, environ 350 pages, et pourtant, je l'ai trouvé longuet : l'auteur a dilué son enquête avec une autre trame dans laquelle le protagoniste écrit un bouquin. Je pensais que ça nous mènerait quelque part, mais non, c'est juste son excuse pour être là. Ajoutez à cela un protagoniste qui se fout lui-même plus ou moins de son enquête et vous n'avez pas le thriller du siècle. Dommage, l'idée de base était intéressante. Ah oui, et la traduction m'a fait tiquer à plusieurs reprises, ce qui n'aide pas (fichue déformation professionnelle).

Quand au protagoniste, j'ai vraiment eu du mal. La narration à la troisième personne n'a pas dû aider. Un génie de plus qui est un empathe à la mémoire eidétique, écrit par une personne qui ne l'est visiblement pas... A force d'avoir autant de génies extraordinaires au kilomètre carré, ça va finir par devenir une norme. Forcément, il est suffisant et imbu de lui-même, il sait tout mieux que tout le monde (tout à fait logique pour un empathe, ma foi...) C'est dommage, avec un vrai empathe, plutôt qu'une espèce de magicien qui s'en sert sur commande, ça aurait pu être sympa.

En bref, ça se lit et l'idée de base est bonne, mais on a déjà lu mieux.
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