samedi 20 juin 2020

Le livre du roi - Arnaldur Indriðason

Il y a quelques temps, j'ai lu l'Edda de Snorri Sturluson, dont je n'ai pas parlé ici... parce qu'il est tellement différent de ce que je lis d'habitude que je ne sais pas trop comment en parler. Quoi qu'il en soit, j'ai choisi de lire le livre qui nous intéresse aujourd'hui parce qu'il parle d'un autre monument de la littérature islandaise, le Livre du roi(et aussi je regarde la série Vikings, j'écoute Wardruna en boucle, je traverse comme qui dirait une phase, après ma phase Witcher, ça occupe, ma bonne dame !)



L'histoire
En 1955, un jeune étudiant islandais arrive à Copenhague pour faire ses études. Là il va se lier d’amitié avec un étrange professeur, bourru, érudit et buvant sec, spécialiste des Sagas islandaises, ce patrimoine culturel inestimable qu’ont protégé les Islandais au long des siècles comme symbole de leur nation. Il découvre le secret du professeur, l’Edda poétique, le précieux Livre du roi, dont les récits sont à l’origine des mythes fondateurs germaniques, lui a été volée pendant la guerre par des nazis avides de légitimité symbolique. Ensemble, le professeur et son disciple réticent, qui ne rêve que de tranquillité, vont traverser l’Europe à la recherche du manuscrit. 
Mon avis

J'ai eu beaucoup de mal avec ce bouquin, même si le sujet me plaisait beaucoup sur le papier. Déjà, j'ai eu du mal à me faire au style, ce qui n'est pas étonnant quand on se penche sur des littératures auxquelles on n'est que rarement exposé... J'ai fini par me faire aux phrases courtes et hachées, même s'il m'a fallu un peu de temps.

Je pense que j'aurais aussi aimé qu'on ait au moins quelques histoires de ce fameux monument de la littérature mondiale (il n'y en a qu'une seule, vers la fin), on a bien compris qu'il a une importance historique énorme, mais ça aurait été sympa d'avoir une petite touche historique ou mythologique en plus. Là, ça aurait été le mode d'emploi de la tondeuse à gazon, c'était pareil. Globalement, l'intrigue est assez classique, avec quand même pas mal de clichés, et le livre aurait été, je pense, plus intéressant s'il était plus ancré dans la culture islandaise, ce qui lui aurait permis de se démarquer. Il faut dire ici qu'à une époque j'ai lu BEAUCOUP de bouquins sur le thème "Recherche rocambolesque de manuscrits perdus", donc j'ai quelques points de comparaison qui font forcément gonfler mes attentes.

En revanche, le gros défaut, insurmontable pour moi, de ce livre, c'est son personnage principal. Enfin le narrateur, quoi. Pour faire simple, on aurait mis un ficus à la place, je n'aurais pas vu la différence. Il ne sert à RIEN, il se décrit lui-même comme un petit génie, mais il est mou du bulbe, il n'a jamais d'avis (sauf pour critiquer les travailleuses du sexe alors que franchement, ce n'est pas le sujet du bouquin, on se fout de son avis condescendant et on y a droit pendant une page). Je sais bien que le refus de l'aventure fait partie de l'arc narratif standard, mais pas dix fois en 350 pages, s'il vous plait ! En bref, il se fait balader par le scénario et ça casse le rythme d'une force, ce qui est quand même dommage pour un polar. Et donc c'était loooong.

Et hop, je me suis occupée du casting pour l'adaptation ciné !
Vous croyez que j'exagère ? Même l'auteur semble le savoir et se ficher de nous, avec ce passage vers la fin qui m'a filé un fou rire nerveux :


Sérieux, mais à quoi il sert, ce narrateur en carton, si même ça il assure pas. Il embellit son rôle ? Et bien la réalité devait être fantastique, du coup !!! Autant j'adore les histoires avec des narrateurs non fiables, mais là c'est juste bidon. On devrait obliger tous ceux qui affirment que la diversité des personnages dans une histoire n'est pas importante à lire ce bouquin ! L'archétype du voyage initiatique du jeune loup avec un vieux con bourru est clairement usé jusqu'à la corde, qui vient de craquer présentement.

C'est con parce que les personnages se baladent à Rostock, Berlin, Schwerin, j'ai pris le même bateau qu'eux pour aller à Copenhague, ça me rappelait Erasmus, niveau madeleine de Proust j'étais quand même très cliente ! Pis un polar à travers l'Europe pour retrouver un livre perdu sur fond de Guerre froide, c'est tentant. Il faut croire que ça ne suffit pas.

Mais terminons sur une note positive, puisque le début du livre se passe à Copenhague, avec Danheim, un groupe danois que j'adore.


mercredi 17 juin 2020

La reine des lectrices - Alan Bennett

Très court roman conseillé par un lecteur de la bibliothèque... 


L'histoire
Que se passerait-il outre-Manche si Sa Majesté la Reine se découvrait une passion pour la lecture ? Si, tout d'un coup, rien n'arrêtait son insatiable soif de livres, au point qu'elle en vienne à négliger ses engagements royaux ?
Mon avis


Une petite parenthèse très amusante, une lecture ni trop courte, ni trop longue, dans laquelle se reconnaîtront tous les lecteurs compulsifs, qu'ils aient ou non le sang bleu. L'attrait irrésistible des nouvelles histoires, l'incompréhension des non-lecteurs (mais pourquoi tu t'embêtes, ils ont fait un film !), la complicité avec les autres lecteurs... Une déclaration d'amour à la lecture, en somme.

Un style drôle et enlevé, avec un auteur qui sait s'arrêter avant que le soufflé retombe... Je ne vous en dirai pas plus, mais j'ai beaucoup aimé la chute de notre histoire ! 

[Hors sujet] Allez savoir pourquoi, je n'arrêtais pas de penser à ce dessin animé que mon beau-fils a vu environ 156975 fois, en m'imaginant la reine déambuler dans Buckingham Palace un polar à la main :


(D'ailleurs, depuis, dès qu'il voit une vieille bourge un peu british dans un film, comme les Aristochats, il pense que c'est la reine d'Angleterre, on est mal !) Le plus drôle c'est que quand il a vu la couverture du livre, il a crié OH C'EST COMME DANS CORGIIII. Donc je suis obligée de recommander cette association des plus... capilotractées!
(Blague à part, le dessin animé est très sympa. )
Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...