vendredi 10 juin 2022

Ce n'est pas un fleuve, de Selva Almada

Aujourd'hui, je vous retrouve avec une étape de mon tour du monde, direction l'Argentine !

L'histoire 
Le soleil, l’effort tapent sur les corps fatigués de trois hommes sur un bateau. Ils tournent le moulinet, tirent sur le fil, se battent pendant des heures contre un animal plus fort, plus grand qu’eux, une raie géante qui vit dans le fleuve. Étourdis par le vin, par la chaleur, par la puissance de la nature tropicale, un, deux, trois coups de feu partent.
Dans l’île où ils campent, les habitants viennent les observer avec méfiance, des jeunes femmes curieuses s’approchent. Ils sont entourés par la broussaille, par les odeurs de fleurs et d’herbes, les craquements de bois qui soulèvent des nuées de moustiques près du fleuve où le père d’un des trois hommes s’est noyé. Ils se savent étrangers mais ils restent.
À chaque page, le paysage, les éléments façonnent le comportement et la psychologie des personnages qui confondent le rêve et la réalité, le présent et les souvenirs dans la torpeur fluviale.

Mon avis


Un roman très court qui se distingue par son style très particulier, tout en narration, même les dialogues ! C'est un peu déstabilisant au début, mais on s'y fait vite et ça donne un format très original. La trame n'est pas linéaire, on va et vient entre passé et présent, les fils de l'écheveau s'entrecoupent... Il ne faut donc pas hésiter à relire plusieurs fois les paragraphes ou retourner quelques pages en arrière de temps en temps.

Nous suivons donc l'histoire de trois hommes qui ne sont pas du coin, mais paradoxalement, le personnage le plus présent est le 4e (comme les mousquetaires !), le père de Tilo, dont on découvre le destin tragique au fil des pages : les autres vivent dans son souvenir, comme si la vie s'était arrêtée lors de cette nuit tragique. Ces 3 (ou 4) hommes, c'est vraiment le genre de mecs qu'on aime (non), qui picole avant de nettoyer son flingue et pense qu'une femme, ça sert à lui laver ses slips. Pas exactement mes protagonistes préférés, mais bon. Heureusement l'histoire nous parle aussi du quotidien de femmes, ça équilibre. D'ailleurs, ça m'amène à un constat très bizarre (je ne sais pas si c'est uniquement dû à la traduction ou si l'original est comme ça aussi) : quand le livre décrit des hommes, on dirait vraiment que c'est écrit par un homme, et vice-versa, les femmes et leur quotidien sont décrits comme rarement un homme sait le décrire. Par contre, fatalement, les mecs sont décrits comme des gros porcs sans  que le récit prenne vraiment de distance avec ça, ce qui m'a un peu gênée.

Le titre signifie : "Ce n'est pas un fleuve.. c'est ce fleuve en particulier, qui rythme la vie des pêcheurs du coin". J'ai trouvé la fin un peu confuse, je ne suis pas sûre d'avoir compris (et apparemment, je ne suis pas la seule).

Pour résumer, un livre qui se lit pour le style vraiment très original plus que pour le fond, et je pense qu'il plaira d'autant plus aux amateurs et amatrices de poésie.


Une étape de mon Tour du monde

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